L’histoire de mon premier livre

Mon livre ! L’expérience de la fragilité

Été 2023. Je termine mon troisième roman. Je viens d’auto-publier mon premier, L’Expérience de la fragilité. Je l’inscris à un concours d’auto-publiés. Je l’ai fait lire à mes parents, à des proches. La plupart m’ont fait de bons retours, certains s’inquiètent pour moi, d’autres se sont royalement ennuyés, trouvant que mon héroïne « est obsédée par sa pensée » et ferait bien de sortir de sa tête. Ah ! Si c’était si simple !

J’écris pour me comprendre, pour exorciser, c’est ma méditation à moi. Ma contemplation de ce qu’il y a de beau dans les rouages de mon esprit, et ma façon d’extérioriser ma fascination pour les histoires.

Alors, en cet été 2023, je mets un point final à ce nouveau roman, je le fais lire à mes parents et ma meilleure amie, et je prends à nouveau des enveloppes de kraft, le souffle court, avec l’espoir un peu fou d’être publiée.

Le marché est compliqué, et, pour l’instant, je dois bien conclure que ce ne sera pas pour cette fois. J’ai reçu un vrai retour, pourtant, cette fois, en plus des habituels « malgré ses qualités, votre roman ne s’inscrit pas dans notre politique éditoriale à ce jour ».

« Nous avons trouvé que votre projet romanesque était singulier, avec un point de vue original, troublant. ».

Un éditeur que je ne nommerais pas

J’ai tant dit dans ce roman que je ne le laisserai pas mourir dans un tiroir. Je vous présente donc : Splendeurs et misères de la Mort.

Un roman dont la Mort est le personnage principal. Non, pas une grande faucheuse retorse, pas une cueilleuse d’âmes qui les emmène ailleurs.

La Mort ne sait pas qui elle est, ce qu’elle est.

La Mort existe. Elle ne comprend pas pourquoi. Elle est là, de toutes les morts, elle assiste, dans la tête des mourants, à leur vie entière. Leurs pensées, leurs sentiments, l’inexprimable, à portée de pensée, jamais pleinement là.

La Mort ne peut pas communiquer. Les esprits qui s’éteignent sont son spectacle, sa matière, sa seule façon d’être au monde et de le comprendre. Toujours séparée du monde, comme par un voile incroyablement fin, incroyablement infranchissable.

Elle est partout, elle sait tout, elle peut tout comprendre. Certaines morts sont magnifiques, certaines absurdes, certaines, un soulagement. Son œuvre, sans qu’elle en soit l’inspiration. Une formidable ruée vers l’avant, un présent implacable, une grandeur pathétique.

La Mort est un enfant que personne n’a éduqué, qui doit grandir tout seul, une conscience immense et impossible, un témoin universel, une solitude absolue, au cœur des pensées de tous les êtres.

Ce livre est le récit de quelques morts, comme un extrait de sa collection, comme un condensé de ses questionnements.

Et si vous vouliez bien lire mes mots, me partager votre existence au côté de la mienne, au fil des pages, j’en serais honorée.