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Quand notre cerveau nous fait honte

Merci à Sandrine Larive et Matthieu Play qui m’ont donné l’idée de cet article en évoquant le sujet de la phobie d’impulsion dans leur super vidéo conjointe Apprivoiser son ombre : https://www.youtube.com/watch?v=0dnCfTeBO8Q

De quoi tu parles ?

Parfois (tout le temps), je pense à des trucs.

Et parfois (souvent), c’est des trucs qui me font un peu honte, dont j’aurais du mal à parler en public. Voire, des fois, je me demande si je suis un monstre. 👾

Représentation très fidèle de moi discutant avec moi-même, le soir dans mon lit, dans mon bain, dans le bus, dans la vie… À part le truc de la flamme dans la main, j’ai essayé, j’ai encore mal.

Les scenarios de l’angoisse

Je passe souvent du temps à penser à des scenarios, réalistes ou parfaitement improbables. Du genre, qu’est-ce que je ferais si un terroriste surgit soudain au travail avec une Kalachnikov (bizarrement, mon niveau de karaté est bien meilleur dans mon imagination, pour aller avec mes délires de héros). Ou si un tueur en série sadique m’enferme avec tout un groupe de gens et nous torture (on remarquera que ces scenarios aiment me donner en spectacle ou héroïne, je ne ferai pas de commentaire à ce sujet). Ou si mes proches partaient, mouraient ou me trahissaient d’une façon ou d’une autre. Si j’abandonnais toute la réalité de ma vie quotidienne, et disparaissait du jour au lendemain.

Bref. Le moulin des pensées tourne à plein régime. Et, parfois, j’ai honte de ce que je pense, ou je me demande ce qui ne va pas chez moi pour avoir ce genre de pensées. Des petits scenarios « tu préférerais quoi entre telle ou telle situation », et chaque option est une défaite. Et si un fou demandait à un membre de ma famille de se sacrifier pour sauver les autres, pourrais-je le faire ? Et, si non, lequel accepterais-je de perdre ?

Cheval galopant
Les petites pensées qui galopent, galopent…

On ne parle pas beaucoup de ce genre de choses. Il est assez difficile de savoir si tout le monde a ce genre de pensées dans la tête. Pendant longtemps, je me suis crue sociopathe, autiste ou amorphe, anormale, amorale, de pouvoir avoir des pensées pareilles. Mais, au fur et à mesure du voyage, je me demande, qu’est-ce que cela dit de moi ? Que je suis un monstre, que j’aime savoir que je pourrais survivre psychiquement à mille situations défavorables ? Que j’ai besoin d’une illusion de contrôle ? Que je suis normale, que l’important est, finalement, mes actions ?

Je me souviens avoir fait une affreuse crise de larmes, dans le bureau de la psy, m’étouffant, ne pouvant que dire que j’étais une mauvaise personne.

La phobie d’impulsion

En découvrant le concept de phobie d’impulsion, je me suis rassurée, un peu. La phobie d’impulsion, ou pensée intrusive, est un trouble psychiatrique, de la famille des troubles obsessionnels compulsifs. Ce trouble correspond à des idées et des craintes de faire du mal à l’autre ou à soi, sans volonté de passer à l’acte.

Cela peut être, par exemple, de jeunes parents qui ont peur de blesser leur nouveau-né, un étudiant stressé qui a peur de faire du mal à son prof. Ces pensées intrusives sont désagréables, difficiles à vivre, peuvent générer des sentiments de honte, des ruminations, des stratégies d’évitement, ainsi que des comorbidités telles que crises d’angoisse, anxiété, vertiges…

La phobie d’impulsion peut être gérée grâce à des thérapies cognitivo-comportementales, avec l’aide, par exemple, de la méditation, l’hypnose, ou l’EMDR.

Et mes scenarios de l’angoisse, alors ? Je crois qu’il suffit juste de les accepter, voire de les apprécier comme des stratégies de défense et de gestion des angoisses. Que travailler sur le reste, la connaissance de soi et la sérénité, permettra de les gérer, voire de les faire disparaître. Et que se crisper sur ces scenarios, ça n’aidera pas à les faire disparaître.

deux enfants enlacées.
Il paraît qu’il faut accueillir son soi intérieur

4 réponses à « Quand notre cerveau nous fait honte »

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