Se faire tester Asperger

J’ai cherché une image spécifique Asperger, mais il n’y avait que des images d’asperges sur mon site libre de droit… Ceci dit, la plupart des conseils ci-dessous sont valables pour l’autisme en général, même si l’expression en sera généralement plus visible.

Comment savoir si on doit se faire tester ?

Comment on en arrive à l’idée de se faire tester pour le spectre de l’autisme ? Je me concentrerai ici principalement sur les diagnostics tardifs et peu évidents : les personnes qui se sont toujours senties un peu différentes, un peu à côté de la plaque, mais dont les comportements n’étaient pas assez typiques pour être repérés comme de l’autisme dans l’enfance.

Cela peut être dû :
  • À la forme d’autisme elle-même : une forme plus « légère », sans particularités sociales extrèmement marquées, sans déficience intellectuelle, sans comportements répétitifs très envahissants est souvent ignorée ou considérée comme une bizarrerie ou une particularité de la personne, sans que l’autisme soit réellement envisagé, ou alors pas assez sérieusement pour entamer une démarche de diagnostic.
  • Au masquage de la personne : les autistes mettent généralement en place des stratégies pour s’adapter au monde. Parfois, ces stratégies sont si efficaces que personne ne se rend compte de rien, tout au plus de certaines particularités comme une timidité, une sensibilité, etc…
  • Aux clichés entourant l’autisme : les filles ne peuvent pas être autistes, les autistes se comportent comme ci ou comme ça… Si l’entourage et la personne elle-même ne savent rien de l’autisme ou n’en connaissent que des idées fausses ou exagérées, comment imaginer que c’est un sujet pour soi ou pour son enfant, qui est si sage, qui regarde dans les yeux ou qui n’aligne pas ses t-shirts par couleur ?

L’autisme est donc complexe et méconnu par le grand public. Et du coup, on lit souvent, pour ceux qui sont arrivés à l’âge adulte sans se faire diagnostiquer, et qui ont obtenu leur diagnostic ensuite, que le déclic s’est fait en cherchant à se renseigner sur ses particularités, donc souvent par un psychologue à qui on rend visite pour des raisons connexes (dépression, sensibilité, burn-out…) ou par la lecture d’un livre (c’est ce que raconte, par exemple, Alexandra Reynaud dans Asperger et fière de l’être).

Une fois qu’on se pose des questions, il y a plusieurs façons de savoir si on peut être concernés, et si cela vaut la peine de se lancer dans le processus de diagnostic, qui peut être bien compliqué (en plus, il faut souvent appeler le psy !).

Les tests en ligne

Il existe des versions en ligne basées sur des tests psychologiques. Bien sûr, ils n’ont pas de valeur diagnostique sans l’anamnèse complète avec un professionnel, mais ils peuvent être un premier point d’évaluation.

Quelques exemples :

http://www.psychomedia.qc.ca/autisme/test-echelle-diagnostique-de-l-autisme-et-de-l-asperger-raads-14-screen 31

http://www.psychomedia.qc.ca/tests/lecture-de-l-etat-d-esprit-dans-les-yeux/resultat?r=cniuuqahj2rc16vf3zy 26

http://www.psychomedia.qc.ca/tests/quotient-du-spectre-autistique-adulte/resultat?r=13u3yuijaxpxqj402b4v12ioy

Se renseigner

On peut, bien sûr, lire, se renseigner, suivre des créateurs de contenus, assez nombreux, pour voir si leurs discours parlent. Cette phase peut prendre longtemps, afin de savoir si on veut se lancer. Comme pour le HPI, on n’est pas obligés de faire le test ou de savoir, même si on pense l’être ! J’ai aussi déjà rencontré des gens qui étaient sûrs d’eux, et n’avaient pas besoin de validation officielle à ce moment-là (on peut tout à fait changer d’avis). Il faut aussi se demander ce que ça nous apporterait, et si le coût (financier, stress, etc) en vaut la peine pour nous.

Les professionnels

Je le disais, le premier soupçon peut venir d’un professionnel rencontré pour une autre raison, un psychologue, un médecin, un coach… Certains ne sont pas spécialisés et n’ont pas les qualifications pour poser un diagnostic officiel, mais peuvent orienter la personne vers quelqu’un qui l’aurait, parce qu’ils pensent qu’il y a des signes à explorer.

Différentes valeurs de diagnostic ?

Il y a deux « valeurs » de diagnostic : celui fait par un médecin (en l’occurrence un psychiatre), et qui peut permettre une reconnaissance officielle de l’autisme et du statut « handicapé ». Cela peut permettre d’obtenir des allocations ou des ajustements au travail, pour ceux qui en ont besoin.

On peut aussi obtenir un diagnostic auprès d’un psychologue ou neuropsychologue, de préférence spécialisé dans l’autisme (la plupart des psychologues ne proposent pas le parcours de test). Il s’agit ici d’une évaluation qui n’a pas la valeur officielle d’un diagnostic mais qui peut être validé par un psychiatre.

Où se faire tester ?

En France, il est possible de se faire tester en s’adressant aux Centre Ressources Autisme (CRA), qui existent dans chaque région. Le test est gratuit, mais il est difficile d’avoir un rendez-vous (selon les régions, il faut un avis préliminaire d’un psychologue, par exemple), et les délais sont très longs (a priori autour de deux ans).

Voici par exemple un extrait d’un email du CRA Rhône-Alpes :

De nombreux adultes nous contactent pour savoir s’ils sont atteints d’un syndrome d’Asperger.

La majorité de ces personnes présentent des difficultés dans leurs relations sociales, un isolement et/ou de l’anxiété. Ces signes sont fréquents et peuvent être rencontrés chez des personnes avec des profils très différents : certains ont de simples difficultés d’ajustement et d’autres des pathologies.

C’est pourquoi avant de demander un diagnostic d’autisme dans un centre spécialisé, nous vous invitons à consulter un professionnel (psychiatre ou psychologue) au Centre médico-psychologique ou en libéral.

Pour cela, vous pouvez : 

  • prendre un rendez-vous (RDV) auprès du Centre Médico-Psychologique (CMP) de votre secteur d’habitation afin de demander un suivi et une évaluation de vos besoins.
  • vous adresser à un médecin psychiatre en libéral en lui précisant votre demande. Nous ne sommes pas en mesure de vous fournir une liste de ces professionnels.

Si après un bilan clinique approfondi, le professionnel que vous avez consulté soupçonne toujours un syndrome d’Asperger, il pourra nous contacter et nous le guiderons dans ses démarches pour aboutir à un diagnostic.

Des psychologues spécialisées dans l’autisme, proposent également un dépistage (consultations non remboursées), premières évaluations/tests avant la pause (ou non) d’un diagnostic par un psychiatre.

Par ailleurs, le CRA propose la mission Pil’Aut, un accompagnement au diagnostic pour des professionnels en libéral qui suivent une personne pour qui la question d’un TSA se pose. Dans ce cadre-là, le CRA pourra, en partenariat avec le professionnel qui vous suit, faire une évaluation diagnostique spécialisée. Cette démarche se fera conjointement avec lui.

À noter : certains professionnels qui font passer des bilans autisme sont plus ou moins spécialisés dans certains types de profils. Par exemple, le premier professionnel à qui j’ai parlé m’a indiqué que dans mon cas (femme adulte, intégrée, en couple, avec emploi stable), il me conseillait de m’adresser à un autre professionnel plus spécialisé. De la même façon, indiquer en amont de possibles comorbidités ou spécificités (par exemple un HPI, un TDAH…) permettra au spécialiste d’évaluer s’il est qualifié pour votre profil.

C’est quoi le test ?

Un bilan autistique se compose de plusieurs entretiens, éventuellement appuyés sur des questionnaires standardisés, qui recouvrent les éléments suivants :

  • Une partie anamnestique : le professionnel revient sur l’histoire de la personne, son développement, ses relations, son comportement global
  • Une partie comportementale : le professionnel cherche à en savoir plus sur les interactions de la personne et ses comportements
  • Une partie sensorielle : le professionnel veut en savoir plus sur l’éventuelle existence de difficultés ou particularités sensorielles
  • Une partie sur le fonctionnement émotionnel : on étudie l’accès à l’imagination ainsi que le partage de la pensée

Le bilan fera l’objet d’un dernier entretien pour présenter la conclusion et remettre un dossier de bilan complet.

3 réponses à « Se faire tester Asperger »

  1. Avatar de Le cerveau des autistes – Haut Potentiel d'Aventure

    […] Voir aussi : Petit dictionnaire des neuroatypies Se faire tester Asperger […]

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  2. Avatar de Être diagnostiqué TDAH à l’âge adulte – Partie 1 – Haut Potentiel d'Aventure

    […] le TSA (trouble du spectre de l’autisme, voir l’article dédié), il n’est pas toujours facile d’obtenir un diagnostic à l’âge […]

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  3. Avatar de Pour ou contre l’autodiagnostic (autisme, TDAH) ? – Haut Potentiel d'Aventure

    […] Le parcours est long, compliqué, coûteux. (Voir l’article TDAH et celui sur l’autisme) […]

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