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L’idée de place dans le monde

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J’ai voulu croire que le monde était logique, structuré – besoin universel, déconvenues personnelles, pour chacun -, que j’y avais une place intellectuellement déterminable, et donc exacte, et donc à déterminer. Pas pour ne pas décevoir, pas étranglée par le qu’en-dira-t-on – à quel point le croire est déjà de la complaisance ? -, mais parce que si le monde est logique et pré-établi, c’est effectivement un drame et une faute de ne pas rejoindre cette place assignée. Si le monde suit un schéma, je peux y être à la mauvaise place, je peux me tromper dans le rouage que j’y incarne. C’est un drame et une faute de ne pas comprendre ce que je dois être, ce que je me dois d’être pour respecter les lois de mon univers logique.

« Only God will judge » : non, je n’y crois pas. Nulle conscience pour diriger cet univers logique. Je pourrais, cependant, commettre l’erreur irréparable envers le Vrai, envers ma propre schématisation branlante du monde – élaborée si jeune et de façon si oppressante.

Pourquoi l’idée d’agir comme je le dois par timidité ou par honte me met-elle si mal à l’aise ? Peut-être parce que jamais les autres ne sont présent dans ces conceptions : je me sens seule responsable de mon éthique, de ma morale, qui demeurent pourtant des formes d’entités extérieures, au titre de quoi je peux n’être pas à la hauteur.

C’est lourd, un monde entier sur les épaules, une conceptualisation globale, à subir encore les assauts du réel, et, oh, honte pour mes propres valeurs, la honte de passer pour une imbécile auprès des autres, qui semble elle dotée d’une connexion externe !

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