On a plus que 5 sens : La proprioception

Voir aussi l’article de la semaine dernière sur l’intéroception.

Mannequin de bois en position de chaise

La proprioception est la capacité du corps à connaître sa position dans l’espace, et est le sens qui permet le maintien de l’équilibre et la motricité.

La proprioception permet aux vertébrés de connaître :

  • Le mouvement et la vitesse des différentes parties du corps
  • La charge, le poids ou la pression subis par une partie du corps
  • La position des articulations

Ces différentes informations permettent au corps de se situer, y compris les yeux fermés, ainsi que de prévoir les mouvements. Ces informations  reposent sur de nombreux propriocepteurs, des neurones mécano-sensoriels qui se trouvent dans les muscles, les tendons ou encore les articulations.

Il existe des circuits neuronaux réflexes où les neurones moteurs et les neurones propriocepteurs sont associés afin de donner du feedback rapide pour la coordination motrice.

Réflexes inconscients et usages conscients

posture de yoga nécessitant un fort équilibre
Ah, l’équilibre…

La proprioception est utile également pour des mouvements réflexes inconscients, par exemple pour rétablir l’équilibre, y compris chez les bébés dès qu’ils arrivent à contrôler les muscles du cou pour compenser un déséquilibre d’un mouvement de la tête.

Au-delà de l’équilibre, la proprioception est primordiale pour planifier et réajuster tous les mouvements volontaires. Les circuits proprioceptifs peuvent être indépendants des retours tactiles et nociceptifs (douleur, température…), on a vu par exemple des personnes (vous pouvez chercher Ian Waterman et Charles Freed) ayant perdu la proprioception de leurs jambes, mais pas les sensations, la douleur, la température, ni la capacité de les contrôler. Ils ont donc dû se rééduquer à bouger en regardant leurs jambes pour connaître leurs mouvements, car ils ne les sentaient plus, uniquement en termes de position dans l’espace.

Proprioception et neuroatypie

Certaines conditions peuvent limiter ou endommager la proprioception, notamment des virus ou le vieillissement, mais aussi les problèmes d’hypermobilité comme le syndrome d’Ehlers-Danlos, qui semble être une comorbidité de la neuroatypie.

De plus, des études ont montré que les autistes ont des difficultés à traiter les informations proprioceptives. Ces difficultés semblent spécifiques au spectre de l’autisme, différentes d’autres difficultés développementales. Ces études montrent, par exemple, que les enfants autistes ont des difficultés liées à des différences proprioceptives, notamment un moindre contrôle de leur posture et de leur planification motrice (Weimer et al., 2001), une difficulté à associer les retours proprioceptifs et les inputs visuels lorsqu’ils attrapent quelque chose (Glazebrook et al., 2009), une anticipation motrice faible (Schmitz, Martineau, Barthélémy, & Assaiante, 2003) ou encore une confiance trop grande en leurs retours proprioceptifs (Haswell et al., 2009).

Cette faible proprioception est donc liée à la maladresse qui est souvent citée dans l’autisme.

Sources

Proprioceptive Processing Difficulties Among Children With Autism Spectrum Disorders and Developmental Disabilities – PMC (nih.gov)

Proprioception – Wikipedia

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